Ma démarche...

Septembre 2009, c'est la lecture d'une annonce du Mémorial de la Shoah à Paris qui organise des visites d'une journée sur le site d'Auschwitz –Birkenau. Plusieurs dates sont proposées. Je choisis la plus tardive, dimanche 28 mars 2010. Il me faut du temps pour mesurer ce à quoi je vais me confronter.Même si je n'ai pas vécu directement Auschwitz, cela m'atteint, quelque –chose s'est transmis. Ça se transmet.

De septembre 2009 à mars 2010, j'élabore mes questions autour de cette affirmation :

Auschwitz, c'est le barbelé comme limite d'un dispositif politique usant de l'humain comme déchet.

Comment représenter Auschwitz ? Comment me représenter ce à quoi j'imagine me confronter ?

AUSCHWITZ ?

28 mars 2010, voyage vers Auschwitz. J'y suis. Un bout de tissu m'accompagne. Il représente la déportation des homosexuels (le triangle rose), le tatouage (ma salamandre, insensible aux effets du feu), les barbelés et la tenue rayée en tant que signe du camp. « Zakhor » parce que souviens –toi. Freud, parce que Freud... Enfin, sur un morceau de tissu pour évoquer le chiffon, les « schmattes » d'Auschwitz... J'en reviens avec des photos.

AUSCHWITZ, 28 mars 2010

Avril 2010, parce que cela s'impose à moi, j'élabore deux créations en lien direct avec ma question et celle de la religion. L'une représentée par le Christ crucifié : quelle a été l'implication de la religion dans le génocide juif et dans la volonté d'extermination des homosexuels au titre du paragraphe 175. Pour quelles raisons Jésus aurait –il pu être exterminé ? Parce que gay ? Parce que Juif ? ...L'autre à travers le symbole que représente celle qu'on nomme « Sainte Vierge ». Quelle est sa place dans tout cela ? Que serait –elle devenue en tant que Juive ? ...

                                              

ELLE ET AUSCHWITZ                                           PARAGRAPHE 175

La Shoah est un produit et un échec de la civilisation moderne. Ce que le témoin dit vient signer une déchirure dans ce que l'on nomme la culture.

Ce sont bien l'ensemble de ces témoignages qui font Auschwitz. Les restes de ce camp ne sont que des traces de ce qui a été. Ce sont les paroles de ceux qu'on nomme les survivants qui viennent nous faire approcher cette question de l'extermination, le réel de cette question. C'est de cette façon –là que la transmission s'est effectuée, pour moi. Ainsi, « l'acte de témoigner est accompagné d'une adresse pressante qui indique le rôle et la responsabilité impartis à celui que l'on appelle désormais le témoin du témoin » (Anny Dayan Rosenman, "Les alphabets de la Shoah").

SARA-LA-KALI viendra un peu plus tard en "hommage" aux tsiganes

Auschwitz ? - 70 X 50 - 2009-2010Auschwitz, 28 mars 2010 - 40 X 40 - 2010Elle et Auschwitz - 50 X 13 - 2010 Paragraphe 175 - 55 X 30 - 2010 - VenduSara-la-kali à Auschwitz - 35 X 10 - 2010 - Vendue